Défendre l’environnement dans l’entreprise n’est pas simple parce
qu’amener les gens à modifier leurs comportements est plus compliqué
qu’on ne le croit.
Mais la démarche est gratifiante témoigne un délégué.
Délégué chez BTV, Serge Jonnaert a témoigné de son expérience lors du forum Brise, à l’atelier consacré à l’écoconsommation. Quand il s’est saisi des questions environnementales de l’entreprise, il y a quelques mois, il a cru qu’il en aurait vite fait le tour, explique-t-il. « Ma motivation est venue du fait que je cherchais dès le début de mon mandat un sujet mordant sur lequel j’allais pouvoir m’investir avec l’ensemble de mon équipe. Je suis devenu le Monsieur Vert de BTV. J’ai gagné des points en notoriété et en sympathie.
J’ai eu le sentiment de devenir aux yeux de mes collègues le mec sympa qui va nous faire respirer un air meilleur. Mais je ne me rendais pas compte de l’ampleur de la tâche. »
La condition première pour porter les questions liées à l’environnement en tant
que délégué est que la démarche vous parle. « Pour moi, tout est stimulant dans
l’environnement car améliorer les choses dans ce domaine, c’est quelque chose
qu’on laisse à ses enfants, poursuit Serge. Ma première démarche a été de téléphoner
à Rise, le Réseau intersyndical (wallon) de sensibilisation à l’environnement,
et à Brise afin de diminuer l’empreinte écologique, et donc aussi les coûts de fonctionnement, de mon entreprise. Après une réunion avec leurs responsables, les dirigeants m’ont alors demandé de constituer un dossier. Je me suis renseigné auprès de Bruxelles Environnement, Bruxelles Propreté, des réseaux éco-consommation, des Régions wallonne et bruxelloise, de Brise…
J’ai fait un état des lieux de la société. Mon dossier a été présenté au CPPT en mai
2013. Il avait du poids et on pouvait passer à l’action immédiatement : éteindre les lampes, les ordis, diminuer le chauffage… Il a été défendu lors de chaque réunion du CPPT et du CE. La réaction des dirigeants a été positive puisque, en faisant peu de choses, on pouvait faire des économies. Mais l’humain est plus difficile à faire bouger que je ne le croyais.
Le volet communication, qui est essentiel dans l’application concrète des mesures, a été négligé.
C’est l’enseignement essentiel que je tire de ma démarche, et la prochaine étape à développer pour concrétiser le projet. Mon action n’a jusqu’à présent pas permis de
sensibiliser le personnel. Suite à mes démarches, le service com a juste communiqué
sur le lave-vaisselle, les mégots, les canettes à mettre dans la bonne
poubelle… Mais cela a suscité des changements auprès du responsable achat.
Il est par exemple passé au sèche main à air. »